Les bougies de la Comédie-Française
par Olivia Giacobetti
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La créatrice
Olivia Giacobetti se rêvait nez dès l’âge de 9 ans. Après avoir débuté chez Annick Goutal, elle fait ses armes chez les meilleurs maîtres parfumeurs et compose rapidement des fragrances pour des marques de luxe et de cosmétiques comme Hermès ou Shiseido et des maisons de renom tels que Frédéric Malle, Diptyque et L’Artisan parfumeur. On lui doit la signature olfactive de l’Hôtel Costes à Paris et l’introduction de l’odeur du figuier dans des compositions olfactives. Selon Éric Ruf, administrateur de la Comédie-Française, « elle est un nez. Un grand. Elle ne fait pas de parfums, elle crée des odeurs et restitue des mondes ».
Pour la petite histoire
Olivia Giacobetti a exprimé le désir d’explorer l’univers olfactif de la maison de Molière : les cintres du théâtre parce que les odeurs montent, les plis des pendrillons où elles s’accumulent, le sillage des comédiens se croisant dans les coulisses, le couloir des loges où l’air immobile est brassé par les robes longues et les capes de mousseline, l’ombre accumulée des dessous, à la forge pour sa limaille, à la menuiserie pour ses copeaux, à la bibliothèque de la Comédie-Française pour ses reliques. Partout.
Récit de voyage
De ce voyage olfactif dans l’intimité de la Comédie-Française, Olivia Giacobetti a rapporté des souvenirs d’un théâtre où cohabitent des odeurs subtiles de recoins secrets avec des parfums plus évidents et tranchés. « J’aurais voulu être invisible, dit-elle, pour poser mon nez partout, suivre les costumes, ouvrir toutes les malles, être sur scène, le plus près possible des comédiens. J’ai volé́ quelques moments, quelques détails ; le fauteuil du Malade imaginaire de Molière, le travail des ateliers, les immenses réserves qui attendent de revenir sur scène, le foyer des artistes, le plateau nu, les planches, les gigantesques malles et cette douce odeur de bois qui enveloppe tout. »
J’ai découvert une maison, imprégnée d’histoire mais sans lourdeur, la présence de Molière est naturelle, comme un père, la ruche continue, pleine de vie.