Dans une petite filature normande, une chemise de laine provenant des moutons de prés salés élevés dans la baie du Mont Saint-Michel, voit le jour en 1889. Destiné initialement aux marins-pêcheurs, le chandail tricoté en maille serrée devient le pull marin dont le chic, la sobriété et la robustesse font que tout le monde se l’arrache bien au-delà des côtes françaises. Pour son savoir-faire unique en tricotage, Saint James a reçu le prestigieux label d’État « Entreprise du Patrimoine Vivant ».

De la rencontre d’une filature normande et d’une institution théâtrale, deux maisons d’artisanat d’art qui ont à cœur le respect de la tradition et la transmission des techniques, sont nées des pièces, textiles et non théâtrales. Sélectionnées parmi les iconiques de la maison Saint James, elles portent des éléments emblématiques de la Troupe de Molière. Les pulls et les marinières déclinés pour adultes et enfants ont des coudières en feutre brodées à la main reprenant le logo de la Comédie-Française, des boutons façonnés dans un moule sur mesure et des étiquettes brodées.

L’univers marin n’est pas étranger aux deux maisons. Si Saint James s’est forgée une notoriété grâce à un savoir-faire de tricotage de pulls chauds en laine vierge et plus tard de tee-shirts en coton à rayures destinés aux marins, la Comédie-Française – comme la plupart des théâtres – recrutait ses machinistes au sein de la marine à voile. Si le métier en a gardé le vocabulaire aux embruns marins, il ne s’est pas débarrassé des superstitions. Vous n’entendrez jamais quelqu’un prononcer le mot « c… » sur le pont d’un navire ou sur le plateau d’un théâtre, on lui substitue guinde ou fil ou drisse.

Un exemple parmi tant d’autres. Les ponts « marins » entre la Comédie-Française et Saint James existent, il fallait juste les traverser